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Le dessinateur Tomi Ungerer, père des « Trois Brigands », est mort

L’illustrateur, peintre et caricaturiste français, auteur d’albums célèbres pour enfants et d’ouvrages érotiques, était âgé de 87 ans.

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Publié le 09 février 2019 à 12h35, modifié le 10 février 2019 à 17h03

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Tomi Ungerer, auteur et illustrateur - Photographié à la maison de l'Alsace dans la salle qui lui est consacrée - 20 Mars 2018 - Paris

La mort ne faisait pas peur à Tomi Ungerer. « La mort est un incident comme les autres. Je la vois comme un contrôleur des douanes : on doit passer devant elle sans savoir ce qui nous attend de l’autre côté. Qui sait, ce sera peut-être un énorme arc-en-ciel ! C’est quand même formidable de ne pas savoir où on va, non ? », confiait-il au Monde à la fin de 2016, à l’occasion d’une exposition célébrant ses 85 ans, organisée au musée qui porte son nom, à Strasbourg.

Auteur de livres de jeunesse inoubliables – Les Trois Brigands, Jean de la Lune, Le Géant de Zéralda, Otto, autobiographie d’un ours en peluche… –, mais aussi affichiste, sculpteur, caricaturiste de presse, satiriste, créateur d’aphorismes, dessinateur d’ouvrages érotiques, Tomi Ungerer est mort dans la nuit de vendredi 8 à samedi 9 février à Cork (Irlande), au domicile de sa fille. Il avait 87 ans. Il laisse derrière lui une œuvre aussi dense que protéiforme, assez peu connue, étonnamment, dans son propre pays, exception faite de ses albums pour enfants où la mièvrerie et la bien-pensance étaient répudiées.

Quand on lui demandait s’il souffrait de ce manque de reconnaissance en France, l’Alsacien – doté, il est vrai, d’un tempérament de globe-trotteur qui le conduisit très vite aux Etats-Unis où il fit l’essentiel de sa carrière – répondait du tac au tac : « Non, ça m’est complètement égal. C’est juste dommage car le français est la langue où je m’exprime le mieux alors que je suis parfaitement trilingue [français, allemand, anglais]. » Tomi Ungerer avait quelque peu délaissé le crayon ces dernières années pour s’investir dans le collage – une des nombreuses techniques qu’il maîtrisait – mais aussi dans l’écriture, rédigeant notamment moult pensées et aphorismes où les jeux de mots, souvenir de sa dyslexie « d’origine », avaient toujours bonne place.

Lui, qui avait survécu à trois infarctus et à un cancer, s’était même inventé une devise, en anglais, totalement intraduisible : « Tumor with humor », afin de dédramatiser ses soucis de santé à répétition. « Dans le fond, je suis un littéraire. Mes grandes influences s’appellent Chamfort, La Rochefoucauld, Jarry, Jules Renard… », ajoutait-il, comme pour appuyer sur le fait qu’il était « davantage » que l’illustrateur jeunesse, surtout connu pour l’adaptation au cinéma de deux de ses ouvrages (Les Trois Brigands, réalisé par Hayo Freitag en 2007 ; Jean de la Lune, réalisé par Stephan Schesch et Sarah Clara Weber en 2012).

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