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Georges Tron quitte le gouvernement

Le désormais ex-ministre de la fonction publique est visé par deux plaintes pour harcèlement sexuel. Matignon a annoncé sa démission à la mi-journée.

Le Monde avec AFP

Publié le 28 mai 2011 à 09h12, modifié le 29 mai 2011 à 17h18

Temps de Lecture 4 min.

Georges Tron en discussion avec François Fillon, alors premier ministre, le 2 mars 2011 à l'Elysée.

Dans la tourmente des accusations de "harcèlement sexuel" qui pèsent sur lui, le secrétaire d'Etat à la fonction publique, Georges Tron, a démissionné de ses fonctions gouvernementales, dimanche 29 mai. En moins d'un an, il est le cinquième membre de l'exécutif fragilisé par un scandale à devoir quitter ses fonctions.

C'est le ministre du budget François Baroin, ministre de tutelle de Georges Tron, qui reprend ses attributions, a annoncé l'Elysée. Cette décision dispense le gouvernement de procéder à un léger remaniement.

Quatre jours après la révélation des plaintes à l'origine de l'enquête qui le vise, Georges Tron "a informé ce jour le premier ministre François Fillon de sa démission du gouvernement", peut-on lire dans un communiqué de Matignon. "Le premier ministre, en accord avec le président de la République, prend acte de cette décision qui ne préjuge en rien des suites qui seront données par la justice aux plaintes déposées contre Georges Tron et dont il conteste le bien-fondé."

"J'EN FERAI UNE AFFAIRE PERSONNELLE"

Dans une lettre envoyée à Nicolas Sarkozy, M. Tron explique qu'il fera "une affaire personnelle de faire reconnaître (son) innocence en combattant les accusations vindicatives de deux anciennes collaboratrices". Dans ce courrier, que reproduit en intégralité L'Express.fr, l'ancien secrétaire d'Etat poursuit : "Quoi qu'il en soit, la campagne de presse qu'elles ont provoquée - avant toute intervention de l'autorité judiciaire - a reçu un tel écho dans les médias, que nos concitoyens peuvent me considérer comme coupable avant que mes droits aient pu commencer à être mis en oeuvre : songez, Monsieur le Président de la République, que je n'ai même pas encore connaissance de la plainte qui me vise, la procédure ne le prévoyant pas (sans doute parce qu'elle ne prévoit pas non plus le procès public qui m'est fait)", écrit l'ancien secrétaire d'Etat à la fonction publique.

L'ancien secrétaire d’Etat à la fonction publique et maire UMP
de Draveil (Essonne) Georges Tron, le 19 avril 2011, à Paris.

En pleine affaire DSK, le départ de Georges Tron était attendu. Samedi matin, le Journal du dimanche indiquait que "François Fillon s'est chargé de fixer les modalités d'une démission devenue inévitable depuis les accusations d'agression sexuelle par deux employées municipales".

L'entourage de l'ancien secrétaire d'Etat à la fonction publique, un ex-villepiniste entré au gouvernement en mars 2010, avait indiqué dimanche matin qu'il quitterait ses fonctions "sans délai", si une demande en ce sens était formulée par le président Nicolas Sarkozy ou le premier ministre François Fillon.

Une manière de signifier que l'exécutif avait peut-être montré un peu plus précisément la porte de sortie à Georges Tron, réticent à un départ spontané et qui assurait samedi n'avoir encore reçu aucune demande de démission. L'ex-secrétaire d'Etat n'a d'ailleurs pas encore accès à la procédure et son audition par les enquêteurs n'est pas imminente, selon le parquet d'Evry.

UNE TROISIÈME VICTIME ?

Deux anciennes employées municipales de Draveil (Essonne), ville dont il est le maire, ont déposé plainte pour "harcèlement sexuel" contre M. Tron. Les deux femmes, défendues par Me Gilbert Collard, ont été entendues, jeudi 26 mai, par la police judiciaire de Versailles. Elles accusent M. Tron, adepte de la réflexologie plantaire, de leur avoir prodigué des massages de pied qui ont dégénéré en violences sexuelles.

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L'enquête peut aboutir à un classement sans suite, à l'ouverture d'une instruction ou à un renvoi devant un tribunal correctionnel dans le cas du délit d'agression sexuel. Selon la procureure de la République de l'Essonne, si les faits reprochés à Georges Tron étaient avérés, ils pourraient être qualifiés d'agression sexuelle et de viol.

Dimanche, le JDD révèle qu'une troisième victime présumée se serait manifestée et devrait être entendue dans la semaine par les enquêteurs. Il s'agit d'une commissaire de Draveil, déplacée "à la demande" de Georges Tron en début d'année. Un syndicaliste policier a expliqué au JDD que le secrétaire d'Etat "s'est acharné sur elle pendant des mois. (...) Je ne sais pas exactement ce qui s'est passé entre eux, mais je sais qu'elle a très mal vécu tout ca", a-t-il confié.

Le secrétaire d'Etat prépare déjà sa riposte. Il a indiqué par la voix de son avocat qu'il allait engager une procédure pour dénonciation calomnieuse. Dans une déclaration au Parisien/Aujourd'hui en France, il a affirmé : "Les accusations contre moi sont fantaisistes", et assuré qu'il n'aurait "aucun mal à prouver (sa) bonne foi".

JUPPÉ : "LA BONNE DÉCISION"

Alors que la classe politique vient déjà d'être ébranlée par l'affaire Dominique Strauss-Kahn, le ministre des affaires étrangères Alain Juppé a approuvé le départ de Georges Tron du gouvernement. "Je pense qu'il a pris la bonne décision", a-t-il commenté sur Canal+. "Je n'ai pas de leçon à donner mais il y a des moments où il faut savoir prendre ses responsabilités soi-même", avait-il déjà estimé avant l'annonce de la démission.

Pour le président du MoDem François Bayrou, interrogé par Le Parisien dimanche, les accusations d'agression sexuelle portées contre M. Tron par deux ex-employées municipales de Draveil (Essonne), ville dont il est maire, constituent "un choc de plus" pour les Français, après l'affaire DSK.

Le Monde avec AFP

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