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Les Républicains

Gérard Larcher, le charme inusable du train de sénateur

Avec l'art du compromis mêlé à l'instinct du chasseur, Gérard Larcher, qui va retrouver lundi la présidence du Sénat pour un troisième mandat de trois ans, a assis sa domination sur un Palais du Luxembourg dont il connaît tous les arcanes.

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"Un constructif", "un homme de compromis", "de consensus", les mêmes adjectifs reviennent de prime abord pour dépeindre ce sénateur Les Républicains (ex-UMP) des Yvelines de 68 ans, cheveux largement blanchis et sourire matois.

"Un constructif", "un homme de compromis", "de consensus", les mêmes adjectifs reviennent de prime abord pour dépeindre ce sénateur Les Républicains (ex-UMP) des Yvelines de 68 ans, cheveux largement blanchis et sourire matois.

AFP

Avec l'art du compromis mêlé à l'instinct du chasseur, Gérard Larcher, qui va retrouver lundi la présidence du Sénat pour un troisième mandat de trois ans, a assis sa domination sur un Palais du Luxembourg dont il connaît tous les arcanes. "Un constructif", "un homme de compromis", "de consensus", les mêmes adjectifs reviennent de prime abord pour dépeindre ce sénateur Les Républicains (ex-UMP) des Yvelines de 68 ans, cheveux largement blanchis et sourire matois.

L'écologiste Esther Benbassa trouve aussi "de l'empathie" à ce Normand de naissance. "C'est très important en politique. C'est pour cela qu'il gagne". Cet homme de réseau a fait campagne en labourant le terrain, visitant la quasi-totalité des communes des Yvelines et une grande partie des départements soumis au renouvellement sénatorial. Son autre facette, offensive, est aussi apparue. Il a relayé la colère des élus locaux face aux coupes dans les dotations et les emplois aidés, et reproché à Emmanuel Macron de n'avoir "pas respecté" un accord entre eux.

Pour le socialiste Luc Carvounas, ex-sénateur, Gérard Larcher est "un homme de droite conservatrice avec la culture du rapport de force sous des airs bonhommes", mais il "défend bien l'image du Sénat et des territoires qu'il représente".

Admiration pour de Gaulle

Mais il n'insulte jamais l'avenir. Ainsi en 1995, au plus fort de l'affrontement Balladur-Chirac, il préside, dans sa permanence de Rambouillet, le comité de soutien à Edouard Balladur, tandis que son épouse, dans les mêmes locaux, préside celui de Jacques Chirac... Autrefois vétérinaire spécialisé dans les soins aux chevaux, pendant 14 ans, Gérard Larcher a gardé la devise de l'école de cavalerie de Saumur: "en avant, calme et droit".

De 1974 à 1979, il est vétérinaire de l'équipe de France de sports équestres, victorieuse aux JO de 1976. Engagé chez les jeunes gaullistes en 1966 au lycée "par admiration pour le général de Gaulle" et "par influence familiale", il rejoint en 1976 le RPR, où il gravit tous les échelons. A la mairie de Rambouillet, il succède en 1983, et pour 31 ans, à Jacqueline Thome-Patenôtre (RPR), qui fut l'une des rares femmes ministres de la IVe République.

En 1986, à 36 ans, il devient pour la première fois sénateur des Yvelines. "Jean-Luc Mélenchon et moi, on a été élus sénateurs pour la première fois ensemble", s'amuse-t-il parfois à rappeler. Réélu et promu au Sénat (vice-président 1997-2001, président de la commission des affaires économiques 2001-2004), il devient ministre du Travail dans le gouvernement Raffarin III (2004-2005) puis Villepin (2005-2007), où ses qualités d'écoute lui attirent le respect des partenaires sociaux.

"Main de fer dans un gant de velours"

Retour au palais du Luxembourg en 2007. En 2008, il s'oppose à Jean-Pierre Raffarin pour le "plateau", le surnom de la tribune présidentielle dans l'hémicycle, et l'emporte dès le premier tour d'une primaire.

Mais, en 2011, après l'échec de son camp aux sénatoriales, il doit laisser la place au socialiste Jean-Pierre Bel, jusqu'à ce que la droite prenne sa revanche aux élections de 2014. Infatigable défendeur du bicamérisme, il a depuis oeuvré à réformer quelque peu une institution régulièrement brocardée comme passéiste et touchée par plusieurs affaires.

Durant la campagne présidentielle, il avait pris ses distances avec François Fillon après les révélations sur les emplois fictifs présumés de sa femme et de ses enfants. Beaucoup évoquent une appartenance de Gérard Larcher à la franc-maçonnerie, qu'il a niée "pour la 42ème fois" en janvier. Baptisé catholique, il s'est converti au protestantisme pour sa seconde épouse: "Je rêve d'un courant transchrétien".

Réputé l'un des meilleurs chasseurs de la classe politique, ce sexagénaire aime aussi pêcher sur son bateau, l'été, autour d'une île bretonne. Enfant, "il fut couronné +bébé Blédine+ avant de savoir marcher", selon une biographie. "J'avais déjà bon appétit", plaisante ce bon vivant. "Quelqu'un qui aime le vin et la chasse comme lui ne peut pas être fondamentalement mauvais", dit François Patriat, également vétérinaire. "Mais si dans le privé il est chaleureux et loyal, en politique il peut être très dur. C'est une main de fer dans un gant de velours".

(Avec AFP)

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