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Retable de la Crucifixion - Baerze, Jacques de ; Broederlam, Melchior
 
Baerze, Jacques de; Broederlam, Melchior

Retable de la Crucifixion

Flandres, 1390 (date de la commande) - 1399 (date de la mise en place)
Sculpture, Bois : peint, doré ; Bois : peinture à l'huile
Hauteur : 167 ; Largeur de la partie centrale : 252 ; Largeur des volets : 125
Musée des Beaux-Arts de Dijon
CA 1420 Attribution : Dijon, Conseil Général de la Côte-d'Or, 1818, CA 1420 A
Photograph : François JAY © Musée des Beaux-Arts de Dijon

Le "Retable de la Crucifixion", comme son pendant le "Retable des saints et martyrs", qui porte les armoiries de Philippe le Hardi et de Marguerite de Flandre, provient de la chartreuse de Champmol. Commandé en 1390 et mis en place en 1399, il a été sculpté par Jacques de Baerze à Termonde, puis peint et doré à Ypres par Melchior Broederlam. Les sculptures de Jacques de Baerze, presque entièrement dorées, offrent une vision somptueuse, qui emprunte à l'orfèvrerie la dentelle des architectures, la moulure ornée de fleurettes ou les plis comme métalliques des drapés. Les rehauts de polychromie sont très soignés : visages peints au naturel et riches brocarts. Ce triptyque de bois sculpté et doré compte parmi les plus anciens exemples conservés de ces retables flamands dont les villes de Bruxelles, Anvers et Malines se sont fait une spécialité tout au long du XVe siècle et au début du XVIe siècle. Au centre sont représentées l"Adoration des Mages", la "Crucifixion" et la "mise au Tombeau". Sur les volets latéraux alternent des figures de saints et de saintes vénérés pour leur pouvoir d'intercession : à gauche, saint Georges combattant le dragon, sainte Madeleine avec son pot de parfum, saint Jean l'Evangéliste avec son calice empoisonné, sainte Catherine avec sa roue, saint Christophe portant le Christ ; à droite, saint Antoine et son cochon, sainte Marguerite et son dragon, un saint roi avec une épée, sainte Barbe avec sa tour, enfin peut-être saint Josse de Ponthieu. Sur les volets peints, des scènes de l'Enfance du Christ, l'"Annonciation" et la "Visitation" d'un côté, la "Présentation au Temple" et la "Fuite en Egypte" de l'autre, sont situées alternativement dans une architecture et en plein air. Le fond or relevé de motifs poinçonnés, les couleurs éclatantes parmi lesquelles se détache le pigment le plus cher, le bleu outremer, font des peintures de Melchior Broederlam un travail raffiné et précieux. Par leur exceptionnelle qualité, ces peintures sont des jalons essentiels de la peinture de la fin du XIVe siècle. Melchior Broederlam fut le peintre attitré du comte de Flandre Louis de Mâle, puis de son gendre Philippe le Hardi. Son activité est documentée de 1381 à 1410. Le "Retable de la Crucifixion" est sa seule oeuvre conservée. Encore marqué par l'art gothique international, le peintre témoigne de sa connaissance de la peinture italienne, perceptible dans le fond or et les rochers de tradition byzantine, mais aussi dans la composition de la "Présentation au Temple", qui dérive de modèles siennois. Il doit aussi beaucoup à l'art parisien pour l'élégance des gestes et des drapés. Son goût des notations réalistes, comme dans la figure de Joseph buvant de la "Fuu ite en Egypte", ses recherches sur la perspective et sur le rendu de la lumière, la présence de nombreux détails concrets à contenu symbolique en font le précurseur des Primitifs flamands. extrait de : Le musée des Beaux-Arts de Dijon, RMN, Musée des Beaux-Arts de Dijon, Paris, 2002 (notice de Sophie Jugie)

 

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