Pierre Magnol

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Pierre Magnol
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Pierre Magnol est un botaniste français, né le à Montpellier et mort le dans cette même ville. Il est le premier à introduire la notion de famille dans la classification des végétaux, faisant un ensemble naturel réunissant des genres voisins[1]. S'ensuivent des travaux de Michel Adanson (1727-1806), d'Antoine-Laurent de Jussieu (1748-1836), puis de Carl von Linné (1707-1778) pour décrire la classification botanique[2].

Biographie[modifier | modifier le code]

Fils d'un apothicaire protestant[3],[4], il se passionne très tôt pour l'histoire naturelle et en particulier pour la botanique. Bachelier le , puis licencié le , Pierre Magnol obtient brillamment son doctorat de médecine, le , dans la plus fameuse université de l’époque : celle de Montpellier[5]. Grâce à la protection de Joseph Pitton de Tournefort et de Guy-Crescent Fagon, il obtient un brevet de médecin royal, le [6]. Il devient suppléant au Jardin du roi.

Le roi ne ratifie pas sa nomination à la chaire de botanique de la Faculté de médecine de Montpellier. Motif : Pierre Magnol est protestant…[6] En 1685, avec la révocation de l’édit de Nantes, il doit abjurer le protestantisme[7]. Cet acte lui ouvre la voie : en 1694, il obtient enfin une chaire à la Faculté de médecine de Montpellier. Il y a pour élève Antoine de Jussieu[8]. En 1697, il devient le directeur du Jardin botanique et participe en 1706 à la fondation de la Société royale des sciences de Montpellier, pour laquelle il rédige plusieurs mémoires, dont l'un sur la circulation de la sève et un autre où il cherche des moyens de panifier d'autres végétaux que le blé pour trouver des solutions aux disettes de l'époque. En 1709, il remplace Tournefort à l'Académie des sciences[7]. Malgré l'accueil chaleureux qui lui est fait à Paris, il rentrera rapidement à Montpellier pour des raisons de santé, où il meurt en 1715, à son domicile. Il est inhumé dans l'église Sainte-Anne toute proche[9].

Des inexactitudes persistent quant à la localisation de l'herbier historique. Daniel Jarry (professeur à la faculté de médecine de Montpellier et directeur du Jardin des plantes)[10], affirme catégoriquement, durant une interview réalisée en 2015, qu'il n'a pas été donné à Carl von Linné par le fils de Magnol et qu'il n'est pas conservé dans la ville de Montpellier[7].

Œuvres[modifier | modifier le code]

On lui doit une remarquable flore des environs de Montpellier, des Alpes et des Pyrénées. Il est l'auteur de Botanicum Monspeliense sive plantarum circa Monspelium nascentium index (Lyon, 1676), Prodromus historiæ generalis plantarum, in quo familiæ per tabulas disponuntur (Montpellier, 1689), Hortus regius Monspeliensis, sive catalogus plantarum, quæ in horto regio Monspeliensi demonstrantur (Montpellier, 1697) et Novus character plantarum (publié posthumément par son fils, Antoine Magnol (1676-1759), à Montpellier en 1720).

Ses ouvrages, où il décrit plus de 2 000 espèces, le font reconnaître comme le plus grand botaniste de son temps. Pour certains historiens, c'est Magnol qui a introduit le système moderne de classement des plantes par famille en botanique. Il est certain qu'il s'attache dans son Prodromus à délimiter des familles de plantes ayant un lien de parenté entre elles. Il y classe les plantes en 75 tableaux facilement reconnaissables par l'emploi d'un ou de deux adjectifs, ce qui rend son utilisation très aisée. Même si certains de ses rapprochements (les liliacées avec les orchidées) ne sont pas justes, il fait part d'une remarquable finesse d'analyse.

Publications[modifier | modifier le code]

Éponymie[modifier | modifier le code]

C’est en son hommage que fut créé le genre Magnolia en 1703 par Charles Plumier (1646-1704)[7], pour classer un arbre aux fleurs magnifiques découvert lors d'un voyage en Amérique, actuel Magnolia dodecapetala. Le nom est repris par Mark Catesby (1731), Dillenius (1732) et William Sherard, puis par Carl von Linné dans sa classification des Magnolias proposée en 1753[11], dont il exclut l'espèce de Plumier pour la placer dans le genre Talauma[12].

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Références[modifier | modifier le code]

  1. Biographie de Pierre Magnol, publié par Pascal Duris, sur le site Universalis.fr (consulté le ).
  2. Yves Michaud, Qu'est-ce que la diversité de la vie ?, vol. 11, Paris, Odile Jacob, coll. « Université de tous les savoirs », , 416 p., 145 × 220 cm (ISBN 2-7381-7925-8, OCLC 465917373, SUDOC 076742857, présentation en ligne, lire en ligne), p. 187 (consulté le ).
  3. Charles Coulston Gillespie ed., Dictionary of Scientific Biography, New York: Scribner, 1981.
  4. Dr Louis Dulieu : Les Magnol (1959), p. 211.
  5. Dr Louis Dulieu : Les Magnol (1959), p. 212.
  6. a et b Dr Louis Dulieu : Les Magnol (1959), p. 213.
  7. a b c et d Guillaume Mollaret, « Le père du magnolia, cet inconnu des jardins », sur figaro.fr, (consulté en ).
  8. [Fouchy 1758] Jean-Paul Grandjean de Fouchy, « Éloge de M. de Jussieu [Antoine] », Histoire de l'Académie royale des sciences,‎ , p. 115-126 (voir p. 118) (lire en ligne [sur gallica], consulté en ).
  9. Dr Louis Dulieu : Les Magnol (1959), p. 216.
  10. Daniel Jarry (BNF 12937663) (consulté le ).
  11. (en) Référence Tropicos : Magnolia L. (+ liste sous-taxons) (consulté le )
  12. [PDF] Publication Seveinfo no 1296 « Magnolia Merci Plumier !! », publié le par Roland Jancel, sur le site jardins.nantes.fr (consulté le ).

Liens externes[modifier | modifier le code]

Magnol est l’abréviation botanique standard de Pierre Magnol.

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