AA / Peter Kum

Lundi dernier, l’ancien chef du gouvernement centrafricain Henri Marie-Dondra a été remplacé, sur décision du président Faustin Touadera, par Félix Moloua, son ministre de l'Economie.

Le nouveau Premier ministre est un mathématicien de formation, enseignant et chercheur en démographie. Il porte désormais la charge de ce second et dernier quinquennat de Touadera.

Directeur national adjoint de campagne de Faustin Archange Touadera, lors des élections de 2015-2016, Félix Moloua, est un militant de première heure du parti Mouvement Cœurs Unis (MCU) fondé par le Président en novembre 2018.

Il est également conseiller politique chargé des relations avec les autres partis politiques et les organisations non-gouvernementales du Bureau exécutif.

Le nouveau Premier ministre, Félix Moloua, 64 ans, est un cadre du ministère de l’Economie, du plan et de la Coopération internationale.

Il a été nommé ministre d’Etat audit ministère, le 23 juin 2021 après avoir gravi tous les échelons: chef de service, directeur et chargé d’études, directeur général ou chef de cellule et de division, expert national, chargé de mission, directeur de cabinet avant d’être nommé ministre dudit département ( Economie) le 11 avril 2016, une fois Faustin Archange Touadera élu président.

Considéré comme un des proches du chef de l’État centrafricain, Moloua est maintenu au gouvernement depuis 2016 malgré les différents remaniements.

Ce diplômé d’études supérieures spécialisées en démographie à l’Institut de Formation et de Recherches Démographiques (IFORD), Université de Yaoundé II (Cameroun) a aussi assumé plusieurs hautes fonctions dans des institutions financières internationales avant de devenir le gouverneur national de la Banque Mondiale, la BAD (Banque africaine de développement), l’ACBF (la Fondation africaine pour le renforcement des capacités) et ordonnateur national du FED (la Réserve fédérale, la banque centrale des États-Unis).

Avec son certificat d’Aptitude au professorat du 1er Cycle, option : Maths et Physique obtenu à l’Ecole Normale Supérieure (ENS) à l’Université de Bangui en 1981, Moloua a aussi été professeur des Mathématiques, Physiques, Statistique et Démographie à la faculté des Sciences de la Santé à l’Université de Bangui.

Il est aussi auteur de trois ouvrages, dont « Etude sur la santé de la reproduction des adolescents en RCA », (NUFPA) 1998).

En janvier 2004, il a aussi publié « L'enfant en Centrafrique - Famille, santé, scolarité, travail (Questions d'Enfance) ».

Dans cet ouvrage, il plonge au cœur de la Centrafrique et tente d'apporter des éclairages sur la situation des enfants dans ce pays.

Le nouveau Premier ministre aura la lourde tâche de constituer dans les prochains jours, un nouveau gouvernement, d’organiser le dialogue national républicain, d'organiser les élections des maires et poursuivre la feuille de route de l’accord de paix conclu le 6 février 2019 à Khartoum au Soudan.

« Au demeurant, le nouveau Premier ministre doit s’inspirer de l’exemple des autres personnalités qui ont servi le pays dans l’époque d'antan. La RCA est un pays qui fait face à d’énormes problèmes mais le pays doit se concentrer sur tout ce qui touche à l’avancement du pays pour relever le défi tant attendu par la population », a estimé dans un article, mercredi, le journal local "Le Potentiel".

A l’Agence Anadolu, le conseiller à la présidence centrafricain, Steve Tangoa, a souligné, mercredi, que les priorités du nouveau chef du gouvernement seront « la consolidation des acquis de la politique de main tendue et de fermeté du président de la République, la poursuite de l'assainissement des finances publiques et la mise en œuvre du projet de société de Touadera ».

Dans une interview accordée à la Radio Ndeke Luka à la veille de la présidentielle en décembre 2020, Moloua avait souligné que le désenclavement et la situation sécuritaire de la RCA n’ont pas favorisé l’intégration de son pays dans l'espace communautaire de la Cemac (Communauté économique et monétaire de l'Afrique centrale).

« Nous n'avons pas réussi à tout faire en 4 ans, mais nous avons progressé, ce qui n'apparaît pas sur les réseaux sociaux qui noircissent les actions menées par le gouvernement. Aujourd'hui, les Centrafricains ne veulent plus de crise. Le risque est nettement surestimé [...] Nous savons qu'il subsiste des poches de résistance, mais cela reste sans commune mesure avec ce que l'on peut lire sur Internet », avait indiqué Félix Moloua dans son interview.