Centrafrique: Felix Moloua nommé Premier ministre

Avec notre correspondant à Bangui, Carol Valade

La Centrafrique a désormais un nouveau Premier ministre en la personne de Felix Moloua. Mathématicien de formation, enseignant, chercheur en démographie et ministre de l’Economie, depuis 2016 et l’arrivée au pouvoir du président Touadera dont il est un proche.

On sait, de bonne source, que l’ancien Premier ministre avait, depuis près d’une semaine déjà, posé sa démission. En poste depuis moins d’un an et doté d’un profil jugé plus rassurant par les partenaires occidentaux, Henri-Marie Dondra « disposait pourtant d’une faible marge de manœuvre », nous dit un proche, de « peu d’emprise sur le gouvernement ».

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Henri Marie Dondra était la cible d’attaques au sein même de son parti, le MCU. Il aura donc fallu attendre le retour du chef de l’État, dimanche soir, pour officialiser le processus et mettre un terme à l’incertitude qui régnait dans la capitale.

Une crise politique au sommet de l’État à l’origine du changement de Premier ministre ?

Alors que le suspens durait depuis vendredi 4 février -lorsqu'un journal en ligne avait annoncé qu’Henri-Marie Dondra avait remis sa démission du poste de Premier ministre au président Touadéra, en son absence du pays- la nomination de Felix Moloua à sa place vient rappeler qu'une tempête politique couvait au sommet de l'État.

Selon le porte-parole de la présidence centrafricaine, Albert Yaloké Mokpemé, Faustin-Archange Touadéra a démis de ses fonctions son Premier ministre pour « clarifier la situation » et « mettre fin à la confusion » qui régnait depuis quelques jours.

Faux, si l'on croit Henri-Marie Dondra : il a assuré lundi sur son compte Facebook qu'il avait démissionné de lui-même, sans expliquer pourquoi. Mais cela correspond aux révélations d'Africa Intelligence il y a cinq jours. Le journal en ligne avait alors assuré que le chef du gouvernement centrafricain avait remis sa démission au président Touadera, qui se trouvait à ce moment-là au sommet de l'Union africaine à Addis-Abeba.

Cette cacophonie au plus haut sommet de l'État illustre bien les tensions relayées par la presse locale, et qui sont allées grandissantes entre plusieurs factions du pouvoir depuis des mois.

Choisi il y a à peine huit mois pour son profil jugé plus rassurant pour les partenaires occidentaux, Henri-Marie Dondra avait pris ses distances avec le groupe paramilitaire russe Wagner.

Jugé indépendant, son camp et celui de ses détracteurs s'accusaient mutuellement de trahison et de détournement.

Henri-Marie Dondra aurait donc « mis son poste en jeu pour tenter d'obtenir une plus grande marge de manœuvre », explique un de ses proches. Mais de retour d'Éthiopie, le président Touadera a finalement tranché en sa défaveur.