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En Australie, des forêts classées au patrimoine mondial de l’Unesco détruites dans des incendies

Des conditions météorologiques extrêmes alimentent des dizaines de brasiers dans l’Etat de Nouvelle-Galles du Sud, qui compte de nombreux parcs naturels.

Le Monde

Publié le 03 décembre 2019 à 20h46, modifié le 04 décembre 2019 à 07h40

Temps de Lecture 2 min.

Un camion de pompiers près d’un feu de brousse à Nana Glen, près de Coffs Harbour, en Australie, le 12 novembre.

En proie depuis plusieurs mois à des brasiers incontrôlables, l’Australie voit son patrimoine naturel menacé, notamment dans l’Etat de Nouvelle-Galles du Sud. Dans cette région, dont la capitale est Sydney, 10 % de la surface des parcs nationaux a été détruite par les feux de brousse, attisés par des vents violents, des températures caniculaires et une végétation desséchée.

Au total, 1,9 million d’hectares y ont brûlé depuis début juillet, soit six fois plus qu’en 2018. S’agissant des parcs nationaux au sein de cet Etat, 800 000 hectares sont partis en fumée – soit dix fois plus que l’année précédente. Et sur les vingt-huit réserves classées au patrimoine mondial par l’Unesco que comprend la Nouvelle-Galles du Sud, douze ont été touchées par les incendies.

Parmi les sites menacés, le parc national Blue Montain, non loin de Sydney, est le plus exposé aux feux. La région des montagnes Bleues, qui s’étend sur plus d’un million d’hectares, a été détruite à 20 %, rapporte le Guardian, citant des chiffres des autorités australiennes.

« Nous n’avons rien vu d’aussi important depuis 2000-2001. La sécheresse sans pareil survenue cette année en est la cause principale », a réagi Gary Dunnett, le directeur du National Parks Association de Nouvelle-Galles du Sud, chargé du site de Blue Mountain, qui comprend huit aires protégées, dominées par une forêt d’eucalyptus, où vivent de nombreuses espèces rares ou menacées.

« Une tragédie mondiale »

Alors que, durant la seule journée de mardi 3 décembre, 118 incendies sévissaient en Nouvelle-Galles du Sud, l’inquiétude se portait également sur les forêts humides du Gondwana. Ce site, classé au patrimoine mondial de l’Unesco, regroupe cinquante réserves naturelles réparties sur 360 000 hectares, soit la plus grande aire de forêts subtropicales du monde.

Dès le 23 novembre, le Centre du patrimoine mondial de l’Unesco s’est alarmé de la situation en Australie, réclamant que le gouvernement fédéral évalue « l’impact des feux au regard de la valeur universelle exceptionnelle de ce site ». Selon l’Unesco, « les caractéristiques géologiques exceptionnelles (…) et le nombre élevé d’espèces rares et menacées qu’il abrite sont d’une importance internationale pour la science et la conservation ».

L’équipe d’incendie et de sauvetage de la Nouvelle-Galles du Sud sauve un Koala des flammes, à Jacky Bulbin Flat (Australie), le 21 novembre.

Face à ces incendies détruisant un écosystème unique, le président du conseil de préservation de la nature de Nouvelle-Galles du Sud, Chris Gambian, a dénoncé auprès du Guardian une « crise exceptionnelle », évoquant une « tragédie mondiale ». L’ampleur « monumentale » des feux vient bouleverser « le processus de conservation des terres », s’est alarmé M. Gambian, précisant que son constat était « loin d’être exagéré ».

Six morts

Selon une porte-parole du département de l’environnement de Nouvelle-Galles du Sud, une cartographie post-incendie sera effectuée concernant les forêts du Gondwana pour déterminer l’impact des feux.

Dans certaines régions, la population s’est retrouvée coincée et a reçu pour instructions de « chercher un abri car il est trop tard pour partir ». Des radios locales ont interrompu leurs programmes afin d’expliquer comment survivre à un incendie dans le cas où des personnes se retrouveraient bloquées dans leur maison ou dans leur véhicule.

Face à l’ampleur inhabituelle des feux, le premier ministre australien, Scott Morrison, a déclaré début novembre que des militaires pourraient prêter main-forte aux 1 200 pompiers déjà mobilisés.

Des civils se sont également portés volontaires pour aider ceux qui sont affectés par les sinistres. Le gouvernement a déjà accordé une aide financière de 685 dollars australiens (622 euros) au millier de personnes qui ont été obligées de quitter leur domicile. Depuis le début des incendies, six personnes sont mortes et 673 maisons ont été détruites.

De tels incendies se produisent chaque année sur l’immense île-continent pendant le printemps et l’été. Mais cette année, la saison des feux a été particulièrement précoce et violente et elle pourrait être l’une des pires connues par le pays.

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