Le nouveau premier ministre japonais, Shinzo Abe, a fait de la revitalisation de l'économie sa première priorité. Décidé à "sortir le pays de la déflation et du yen fort tout en créant de la croissance", il a choisi de s'appuyer sur des poids lourds de sa formation, le Parti libéral-démocrate (PLD), à commencer par Akira Amari.
Ex-ministre de l'économie, du commerce et de l'industrie (METI), l'élu du département de Kanagawa (sud de Tokyo) prend la tête d'un nouveau bureau de revitalisation de l'économie et du conseil de politique économique et fiscale. Recréée par M. Abe, cette dernière structure avait conçu une partie des réformes du premier ministre Junichiro Koizumi (en poste de 2001 à 2006) avant de disparaître des gouvernements suivants.
Autre personnalité importante du dispositif, l'ancien premier ministre Taro Aso (en poste en 2008-2009) hérite du puissant ministère des finances et du poste de vice-premier ministre. Le METI revient à Toshimitsu Motegi, ancien de la maison de commerce Marubeni.
La nouvelle administration veut sortir l'Archipel de la morosité. La croissance est attendue par le Fonds monétaire international à 2,2 % en 2012, puis à 1,3 % en 2013. Pour relancer l'activité, M. Abe pourrait accélérer les négociations d'accords de libre-échange, notamment le partenariat transpacifique, cher à Barack Obama.
Il veut aussi convaincre la Banque du Japon (BoJ) de fixer un objectif d'inflation de 2 %, contre 1 % aujourd'hui, avec l'espoir de sortir de la déflation qui dure depuis 1997. "J'espère que l'établissement central prendra des mesures originales, a déclaré, le 25 décembre, M. Abe lors d'une rencontre avec l'organisation patronale Keidanren, notamment de courageuses décisions d'assouplissement monétaire."
PLUS GRANDE DISCIPLINE FISCALE
Le nouveau dirigeant poursuit ainsi son affrontement avec l'établissement central. Il a déjà annoncé le remplacement en avril 2013 du gouverneur de la BoJ, Masaaki Shirakawa, par une personne "soutenant nos idées". Il menace de réviser la loi encadrant les activités de la BoJ –et garantissant son indépendance– si elle n'adopte pas le nouvel objectif d'inflation lors de la réunion de ses dirigeants, les 21 et 22 janvier.
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