«C’est l’Histoire plutôt que l’actualité qu’il faut convoquer sans relâche dans l’Ethiopie d’aujourd’hui. Ses rappels en disent plus que les news», écrivait, il y a tout juste 25 ans, le journaliste Jean-Claude Guillebaud, dans un ouvrage cosigné avec le photographe Raymond Depardon, véritable road trip à travers cette mystérieuse nation millénaire qui domine la corne de l’Afrique. Une réflexion qui reste d’actualité, alors que lundi après midi, la chute de Mekele, capitale de la région septentrionale du Tigré, a des allures de «replay», trente-deux ans après un autre événement similaire, et alors que les vainqueurs du jour avaient placé leur reconquête sous les auspices d’un héros national de la lutte pour l’indépendance.
La prise, quasiment sans combats, de la capitale régionale du Tigré a pourtant semblé surprendre tout le monde, après sept mois de guerre entre les autorités fédérales, qui en avaient pris le contrôle le 28 novembre, et les autorités régionales entrées en dissidence, et alors délogées manu militari. Les voici donc de retour.
Et à Mekele, lundi soir, des foules en liesse sont descendues dans les rues, «dansant au mil