BERNARDIN MUNGUL DIAKA, ancien premier ministre zaïrois, est mort jeudi 3 juin à Kinshasa des complications d'une crise d'hypertension. Le parcours politique de cet homme, né à Kirondo, dans le Bandundu, le 12 novembre 1933, peut sembler sinueux. Il reflète simplement l'histoire du pays.
L'indépendance du Congo belge acquise, Bernardin Mungul Diaka devient en uin 1960 directeur du cabinet de Patrice Lumumba, ministre de la défense. Celui-ci est contraint de fuir vers Stanleyville (devenue depuis Kisangani) en novembre. Mungul Diaka le suit. Quand son patron est limogé, il est envoyé à Bukavu représenter le gouvernement de Stanleyville auprès du gouverneur du Kivu par Antoine Gizenga (encore aujourd'hui à la tête d'un parti lumumbiste à Kinshasa), qui le nomme plus tard ambassadeur à Pékin auprès des autorités chinoises.
Lorsque Antoine Gizenga est arrêté et emprisonné, Bernardin Mungul Diaka le remplace à la tête du Parti solidaire africain (PSA), en février 1962. Elu membre du gouvernement provincial du Kwilu, une région du Bandundu, il est ministre du plan, puis perd sa place à la suite d'une motion de censure et rallie temporairement le Parti démocratique congolais (PDC), avant de revenir vers le PSA et de se faire élire député du Kwilu en 1965.
Après son coup d'Etat en 1965, Joseph-Désiré Mobutu l'appelle au gouvernement, avant de le nommer ministre résident à Bruxelles et ambassadeur auprès des pays du Benelux et de la CEE. Il sera ministre de l'éducation nationale. Dès la création du Mouvement populaire de la révolution (MPR), le parti-Etat de Mobutu - dont chaque citoyen est automatiquement membre de droit à sa naissance -, Bernardin Mungul Diaka est au comité exécutif national. Il devient ensuite vice-président de ce comité, puis premier secrétaire national du MPR, avant de siéger au bureau politique. Aux législatives de 1970, il est élu « commissaire du peuple » (député) dans la circonscription électorale de Likasi (dans le Katanga). En 1977, il est réélu dans la circonscription du Kwilu. Il revient au conseil exécutif (gouvernement) en mars 1979 comme « commissaire d'Etat » (ministre) à l'enseignement supérieur. Révoqué, emprisonné, Bernardin Mungul Diaka choisit alors le chemin de l'exil et s'installe en Belgique en 1980. Il reste dans l'ancienne puissance coloniale jusqu'en 1985.
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